L'histoire:
Van Helsing, chasseur de monstres travaillant pour le Vatican
est envoyé en Transylvanie, affronter Dracula. Les
nombreux gadgets que son compagnon Carl lui fournira en temps
utile ne seront pas de trop pour venir à bout des nombreuses
créatures peuplant les terres de Transylvanie...
Van
Helsing. Pour les amateurs de fantastique ce nom rappelle
bien des souvenirs. Ennemi juré de Dracula, professeur
sexagénaire très intelligent et tenace, il aura
pris les traits de fameux acteurs tels que Peter Cushing
ou Anthony Hopkins avant de s'incarner dans le corps
de Hugh Jackman (X-Men). Le changement
est de taille. Sous l'œil de Stephen Sommers (rappelez-vous
les médiocres La Momie et Le Retour
de la Momie c'était déjà lui),
il devient un homme de la trentaine, très actif, sautant
de partout, massacrant toutes les créatures jugées
malfaisantes par le Vatican pour lequel Van Helsing travaille.
C'est d'ailleurs après une baston guère mémorable
contre Mr. Hyde que Van Helsing pénètre dans
le QG du Vatican qui nous fait rapidement penser au QG de
James Bond à ceci près que nous
sommes au 19è siècle et que les agents sont
en soutane...
Très vite, nous faisons connaissance du compagnon horripilant,
Carl, de Van Helsing. Campé par David Wenham
(Faramir dans Le Seigneur des Anneaux) il fait
office de petit bouffon de service (vous savez le faire-valoir
du héros de rigueur dans toute production hollywoodienne
de bas-étage, ahuri, bête, maldroit et qui ne
fait malheureusement jamais rire) et accessoirement de spécialiste
ès gadgets, autrement dit c'est le Q de Van Helsing.
Le
reste du casting ne vaut pas mieux. Kate Beckinsale,
belle et convaincante dans Underworld (le film
l'était moins, lui, c'est sûr...) nous campe
ici un personnage tout en fadeur. Elle reste belle (mais ça
c'est pas dû au film) mais le personnage en lui-même
est l'archétype du perso féminin des gros blockbusters
hollywoodiens. C'est à dire qu'on nous propose pour
la enième fois les petites luttes entre le héros
et la fille en début de film qui se transforme petit
à petit en coopération obligatoire dû
au danger ambiant, pour finir par les petits bisous. Peut-on
trouver plus banal comme relation? (Je vous laisse répondre
en votre âme et conscience)
On
en vient ainsi au casting des méchants. Dracula! Ca
c'est du méchant, non? Et ben non. Le vampire le plus
connu dans le monde du fantastique qui se retrouve plus plat
et moins imposant que les sbires de seconde zone que l'on
croisait dans les Blade ou même Underworld,
ça fait très mal... Tragique...
Outre
la panoplie de personnages franchement douteuse, on en arrive
tout naturellement au contenu du film lui-même. Pour
dire les choses simplement: c'est un énorme foutoir.
Sommers a simplement voulu faire un film qui ne propose
que des effets numériques à succession pendant
2h10 (et je vous préviens, vous les sentez passer les
2h10...). Seulement, un film basant tout sur l'action ne peut
se vendre qu'à condition de trouver le concept qui
attire le public. Le pretexte que Sommers trouve, c'est
balancer tout un tas de créatures les unes sur les
autres. Je te met des loups-garous, je te met des vampirettes
volantes (sauf qu'elles ressemblent plus à des harpies
m'enfin bon), je te met la créature de Frankenstein,
et pour couronner le tout, le grand chef d'orchestre de toute
cette armée ténébreuse: Dracula. On fourgue
la bande-annonce 6 mois avant la sortie officielle, et comme
ça on s'assure un démarrage tonitruant en première
semaine. C'est ce qui s'appelle "prendre les spectateurs
pour des abrutis". Toute cette armada n'est qu'un fumeux
pretexte pour balancer de l'action, de l'action et encore
de l'action. Très peu de dialogues, le peu qu'on a
c'est les dialogues clichés d'Anna (la belle Kate)
et Van Helsing, c'est l'"humour" (notez bien mes
guillemets) de Carl et les propos bien manichéens d'un
Dracula sans inspiration. Inutile de chercher un quelconque
background chez nos personnages, Sommers a opté
pour l'original concept du héros amnésique.
Des méchants avec de l'envergure? Ou même un
petit côté parodique, histoire de dire "
mon film a une histoire lamentable mais j'en suis conscient
et j'assume " ? Non plus.
Van
Helsing ne propose qu'une seule et unique chose: de l'action.
Pas d'histoire, pas de dialogues, pas de personnages, juste
du rentre-dedans sans relâche. Le pire étant
le fait que l'action ne convainc même pas. Les effets
spéciaux sont sans surprise et réalisés
sans finesse. Ca se voit vraiment que c'en est, c'est pas
loin d'être hideux à regarder.
Quant à la mise en scène de l'action, au secours...
Invraisemblances, incohérences, personnages qui arrivent
pile au bon moment, solutions découvertes juste à
la dernière minute. En bref, tous les défauts
inhérents à la série B. Le seul problème
c'est que Van Helsing les a tous et nous les
refourgue toutes les 5 minutes.
Félicitations monsieur Sommers. C'est quand
les Razzie Awards déjà?
Lyas
VERDICT:

Pourquoi un point pour un tel nanar me demanderez-vous? Parce
que Van Helsing possède un intérêt
que les plus grands navets de l'histoire n'ont pas toujours:
le voir entre potes un samedi soir donne lieu à des
séances de commentaires live moqueuses inoubliables.