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Spider-Man
2
Film américain (2004)
De Sam Raimi
Avec Tobey Maguire, Kirsten Dunst, Alfred Molina,
James Franco, Rosemary Harris
Scénario: David Koepp, Alfred Gough,
Miles Millar, Michael Chabon, et Alvin Sargent d'après
les comics de Stan Lee et Steve Ditko
Directeur de la photographie: Bill Pope
Musique: Danny Elfman
Genre: Fantastique / Romance / Action
Durée:
2h07
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L'histoire:
Deux ans ont passé. Tentant de concilier vie de super-héros
et vie ordinaire, Peter Parker passe irrémédiablement
à côté de sa vie personnelle et professionnelle.
Il commence à tout remettre en question quand il fait
la rencontre du Professeur Octavius qui prépare une expérience
de grande envergure...
Après
le monumental Spider-Man qui n'avait guère
eu de mal à se hisser au premier rang des films de super-héros,
voici le second volet des aventures de l'homme-araignée,
toujours incarné par Tobey Maguire et toujours
filmé par Sam Raimi.
Et Sam Raimi reprend la même recette qui avait
déjà si bien marché en la poussant dans
ses derniers retranchements. Tout ce qui faisait la qualité
du premier volet est ici décuplé parvenant dès
les premières minutes à nous faire comprendre
que Sam Raimi a peut-être réussi l'exploit
de transcender Spider-Man qui surclassait déjà
de très loin tous ses concurrents. Toujours ce même
désir de s'intéresser au personnage en lui-même,
pas le super-héros, non, mais le jeune homme qui livre
des pizzas pour payer son loyer, l'étudiant qui passe
à côté de ses amis, de sa famille, voulant
réussir et ses études et ses boulots et ses sorties
arachnéennes. Si le concept semble très similaire
au premier volet, tout a bien évolué. Deux ans
ont passé, Peter n'est plus ce gamin malmené sans
la moindre assurance, Mary Jane a enfin réalisé
son rêve et est devenue actrice dans une pièce
à succès, et Harry le meilleur ami de Peter a
pris la succession de son père à la tête
d'Oscorp et a de très grandes idées pour le futur
de sa société.
Non,
décidément, on ne peut pas dire que l'on revit
le même film, tout a bien changé...
On ne conserve finalement que l'intelligence de la mise en scène,
des personnages. Et c'est bien ce qu'on demandait. L'action
est toujours rare, mais jamais pauvre. Avec le budget mirobolant
qu'on a confié à Sam Raimi, autant dire
qu'il ne s'est pas privé, mais encore une fois, la qualité
prime sur la quantité. Les scènes d'action sont
tout bonnement hallucinantes, ça va vite, ça va
fort, et pourtant ça ne paraît pas pour autant
excessif ou invraisemblable, un esprit BD parfaitement emballé
dans une sorte de film qui lorgne du côté du film
intimiste. Etrange mélange qui résulte de la maîtrise
inconstestable de Sam Raimi de son sujet. "Et
si Sam Raimi avait réinventé le blockbuster?",
pourrait-on se demander. "S'il venait de donner un nouveau
souffle à un type de films souvent décrié?"
(et pas forcément injustement d'ailleurs).
Car
si le film est indéniablement une grosse machine hollywoodienne,
un énorme divertissement, c'est aussi un film qui s'attache
à ses personnages, qui s'attache à les rendre
vivants, crédibles, en consolidant les liens entre eux
via des dialogues mélangeant rire et émotion de
manière infiniment subtile. Sur ce point encore, Spider-Man
2 dépasse son grand frère. Si le côté
romance est beaucoup plus appuyé dans ce deuxième
volet, Raimi échappe encore à des dialogues
fleur bleue sirupeux. Quant à l'humour, nous ne sommes
pas en reste. Le premier volet avait déjà proposé
de beaux exemples, mais ici on va encore plus loin. Nous avons
le plaisir de retrouver J.K. Simmons dans le rôle
du rédacteur chef vociférant, mais nous avons
aussi droit à la scène inoubliable de l'ascenseur
dont même les détracteurs du film parlent avec
enthousiasme.
N'oublions
pas le bad guy, un film de super-héros sans grand méchant
de service n'en est pas un. Campé par le trop rare Alfred
Molina (que l'on avait pu voir dans Les Aventuriers
de l'Arche Perdue il y a pas mal d'années ou
plus récemment dans Frida ou Chocolat),
il efface tout mauvais souvenir du Bouffon Vert. Si le personnage
de Norman Osborn était impeccable, son costume lui, laissait
déjà beaucoup plus à désirer. Ici,
le tir est corrigé, et le Docteur Octopus se présente
comme un personnage dénué de tout manichéisme,
comme la plupart des méchants de Spiderman d'ailleurs.
Les
défauts de Spider-Man 2 sont donc en fin
de compte plutôt difficiles à déceler, tout
ayant été revu à la hausse. De meilleures
séquences d'action, toujours maîtrisées,
servant l'histoire plutôt que de bouche-trou à
un scénario insipide, plus d'humour, plus d'émotion,
un Peter Parker plus assuré mais toujours plein de failles
sont les ingrédients de ce deuxième volet. Chapeau
bas, Sam Raimi.
Lyas
VERDICT:
Le chef d'œuvre du film de divertissement tout simplement. Les
rares défauts du premier sont gommés, les qualités
accentuées, de l'émotion agrémentée
d'une dose non négligeable d'humour du plus bon effet,
une bande-son magistrale (comment oublier ce générique
d'intro anthologique?), bref, tout est fait pour réjouir
le plus exigeant spectateur. A bientôt pour le troisième
épisode qui aura fort à faire pour arriver à
la hauteur de ses grands frères. Mais rien n'est impossible...
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