L'histoire:
La genèse d'un super-héros, devant apprendre
à maîtriser des pouvoirs qu'il vient d'acquérir
après la morsure d'une araignée tout en gérant
ses problèmes d'étudiant ordinaire. Sur ces
entrefaits, un scientifique de renom teste sa dernière
invention sur lui-même mais l'expérience tourne
mal...
Après
les Superman, Batman, Hulk,
Daredevil, X-Men et consorts,
c'est au tour de l'homme-araignée de bénéficier
d'une adaptation sur grand écran. Déjà
prévu il y a près de 10 ans sous la direction
de James Cameron, le projet fut avorté rapidement.
Aujourd'hui, c'est entre les mains de Sam Raimi que
le destin du Spider-Man cinématographique va se jouer.
Et cela, c'est ce qui s'appelle une bonne nouvelle. A la manière
de Peter Jackson et son Seigneur des Anneaux,
Sam Raimi est avant toute chose un passionné de l'oeuvre
qu'il adapte. Pas de réalisateur de commande qui fait
ce qu'on lui demande sans réfléchir et sans
se soucier le moins du monde de respecter le matériau
originel. Non, Sam Raimi est un passionné et veut donner
une image digne du comics à Peter Parker et son alter
ego, l'araignée.
Pour
se faire, au même titre que le comics, il s'attache
avant toute chose au personnage sous le costume. Ce n'est
pas les galipettes virevoltantes ou les effets spéciaux
à profusion qui l'intéresse, c'est Peter Parker,
le garçon ordinaire aux problèmes ordinaires.
Afin d'arriver à raconter l'histoire d'un tel personnage
il fallait l'acteur adéquat. C'est Tobey Maguire
(Pleasantville) qui s'y colle. Pas spécialement
beau, pas spécialement grand ou musclé, un acteur
loin du statut de star, il était le candidat rêvé.
Spider-Man, ce n'est pas Superman. Ce n'est pas une armoire
à glaces. Ce n'est pas un physique qui fait craquer
toutes les midinettes du coin. C'est un garçon comme
les autres, le genre de garçon qui en entrant dans
une pièce ne se fait remarquer par personne. L'ordinaire
incarné. Peter Parker est un garçon talentueux,
intelligent, mais mal dans sa peau, mal habillé, aux
lunettes disgracieuses, maladroit et introverti. Pas l'idéal
pour attirer le regard de sa voisine Mary Jane (incarnée
par Kirsten Dunst (Virgin Suicides, Entretien
avec un Vampire)), extravertie, belle, lumineuse dont
il est amoureux depuis tout gosse.
La
morsure d'une araignée est ce qui va irrémédiablement
changer sa vie. Car pendant plus de la moitié du film,
on suivra Peter dans ses problèmes quotidiens d'adolescent
(amour, argent, travail... ce que nous avons tous connu un
jour ou l'autre) à travers notamment ses relations
avec Mary Jane, son meilleur ami Harry et Norman Osborn, le
père de Harry qui fera vite figure de père d'adoption
pour Peter, problèmes qui seront bien évidemment
indissociables de la découverte progressive de ses
pouvoirs très particuliers, moteurs de sa transfiguration.
Et Raimi n'oublie pas d'enrober ça avec de l'humour
qui fait toujours mouche (J.K. Simmons en est le parfait reflet)
et de l'émotion qui sait toujours eviter une quelconque
mièvrerie.
Ca,
c'est pour la première partie du film. La seconde est
le côté blockbuster hollywoodien avec un méchant
convaincant en la personne de Willem Dafoe (Norman
Osborn / Bouffon Vert) et les cascades et les scènes
d'action de rigueur (la première vraie scène
d'action n'ayant lieu qu'au bout d'1h10 de film). Le Bouffon
Vert est l'autre qualité (et la source de l'unique
défaut) du film.
La qualité de par sa relation avec Peter / Spider-Man,
car Norman Osborn prend rapidement Peter sous son aile, cependant,
Norman est aussi Le Bouffon Vert, le pire ennemi de Spider-Man.
Ca s'éloigne allégrement de l'affrontement sans
nuances Bien / Mal que les films de super-héros ont
tendance à proposer.
Le défaut parce que malheureusement le costume du Bouffon
Vert n'est pas la plus grande réussite du film. Seulement,
encore une fois, il faut savoir voir au-delà du costume
comme c'est déjà le cas avec Peter.
Spider-Man,
c'est donc du blockbuster oui, c'est un film de super-héros
oui, mais attention, il s'éloigne très nettement
des dernières productions tels que X-Men. L'action
est réellement secondaire dans Spider-Man. En cela,
il est le digne héritier du Batman de
Burton qui avait posé les bases du film de super-héros
s'attachant avant tout à l'humanité de son héros.
Le héros de Superman, c'est Superman, le héros
de Daredevil c'est Daredevil, dans X-Men ce sont tous des
mutants aux grands pouvoirs. Dans Batman et Spider-Man, les
héros sont Bruce Wayne et Peter Parker, non pas l'homme
chauve-souris et l'araignée en rouge. Et c'est bien
là leur plus grand avantage.
Lyas
VERDICT:

Agrémenté
d'une dose d'humour bien pensée, de pas mal d'émotion
(en évitant toute mièvrerie), d'excellents dialogues,
de quelques seconds rôles convaincants et d'une excellente
bande-son (logique, c'est du Danny Elfman...), Spider-Man
s'impose indéniablement comme un excellent divertissement.
Dans son genre, il est l'exemple qu'il faudrait suivre, un
véritable must, que dis-je..., LE must des films de
super-héros. Bravo et merci Sam Raimi.