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Livre d'Or
Kill Bill Vol.2
Etats-Unis (2004)

De Quentin Tarantino
Avec
Uma Thurman, Michael Madsen, Daryl Hannah, David Carradine, Gordon Liu
Scénario: Quentin Tarantino & Uma Thurman
Musique: RZA, Robert Rodriguez, Ennio Morricone...
Genre: Action Taranbiscoté
Durée: 2h15

Kill Bill Vol 2...

...Ou comment foirer une saga prometteuse.

Kill Bill Vol.2 débute là où le premier s'achève. Seulement voilà, le climat est visiblement différent. Exit les temples, les yakuzas, les restaurants branchés, les immeubles lumineux du Japon et place au désert aride, pesant, fatiguant et infiniment chiant du Texas. L'environnement dans lequel le film prend forme ne lui correspond manifestement pas, le changement de ton radical n'aidant pas. Si les personnages de Budd et de Bill y sont parfaitement introduits - chapeau de cowboy, caravane en plein desert et cool attitude pour Budd ; colt autour de la taille, habit typique et regard perçant pour Bill- il en est carrément tout autre en ce qui concerne le reste du cast. Darryl Hannah jouant sur un registre différent tire bien son épingle du jeu mais en vain car pas assez exploitée. La glorification d'Uma Thurman est exagérée, pas crédible un seul moment, elle surjoue à tel point que l'on en vient à souhaiter ardemment sa mort, appeuré par tant d'incohérences dans les actes du personnage qui dénote du même coup la vengeance douce amère du premier épisode. Donc mention spéciale pour Madsen (Budd) et Carradine (Bill), mirifique tout le long, particulièrement Carradine, son retour sur le devant de la scéne fait vraiment plaisir, surtout qu'il trouve ici un rôle à sa mesure. Dommage qu'à part Madsen, personne n'arrive à lui donner correctement la réplique.

Le rendu des, rares (encore heureux tiens), combats à mains nues est catastrophique, Yuen Woo Ping aurait-il échangé sa place de chorégraphe avec le leader des Bioman? Reste les combats au sabre très réussis mais trop peu présents malheureusement. Là où la frénésie tarantinesque du Vol.1 tapait efficacement dans le mille, un trippe assumé au coeur de combats extraordinairement gore, le Vol.2 effectue un retour, trop rapide, aux sources, des thèmes chers à Tarantino reposant sur des dialogues piquants qui faisaient souvent mouche. Malheureusement, on déchante très vite, certes, certains passages, comme l'anecdote du poisson mort, impressionnent de part leur justesse d'esprit, mais ceux-ci sont bien trop souvent plombés par d'autres intermédes beaucoup moins intéressants, quand par exemple Carradine se lance dans un monologue sur Superman, à la conclusion plus que douteuse et prévisible de surcroit. Bref, une utilisation exhaustive de salive...pour rien.

 

A trop vouloir en faire, le délire jusqu'au boutisme de Tarantino tient plus du pétard mouillé. De ce fait, le ridicule de certaines scénes entraîne une cassure irrévérencieuse, notamment le passage avec Pai Mei, caricatural à mort, qui à l'inverse de l'influence voulu frise l'amateurisme pur et simple dans ce désir de références lourdement porté par un Gordon Liu honteusement inhabité par son personnage. On pense bizzarement à Snake in Eagle Shadow, pour n'en citer qu'un, lorsque le maitre entraine l'élève. Que nenni! Ca ressemble à du SIES, ça a l'odeur d'un SIES, ça se la joue SIES mais ça n'en a en fait que la prétention. De façon délibérée ou pas, l'ambiance pré établie du premier vol est tro(n)quée ici par des scénes faisant plus souvent office de pseudo parodies insipides que de véritables hommages, comme c'aurait du être logiquement le cas donc. Ainsi, l'humour noir, omniprésent au détour de quelques répliques bien senties, est partiellement évacué le reste du temps de part l'inconsistance formelle de ses personnages, en dehors de Madsen et Carradine.

Le montage habituellement décomposé, et particulièrement maîtrisé, de Tarantino se digére assez désagrablement. Qui plus est, la linéarité, jusque là habilement évitée, est au contraire amérement appuyée, ce qui rend la construction narrative totalement obsoléte et dénuée d'originalité propice à ce genre de destructuration. Le découpage se résume à un enchevêtrement maladroit de chapitres, sans aucune extravagance de la part d'un réalisateur qui en avait clairement montré lors du premier Vol. A ce compte là, autant filmé comme Inarutu et son 21 Grams, lui au moins allait au bout de ses idées farfelues. On a peine à y croire mais la marque de fabrique de Tarantino est totalement réduit à néant avec ce 2ème Vol. Les repéres n'étant plus, on est irrémédiablement perdu dans cet amas de bouillie étalée à la "vas-y comme je te pousse". Non vraiment, on est à mille lieues du premier. Dommage pour Madsen qui créve l'écran à chaque apparition mais jamais dans les bons films, voir Blueberry dernièrement. Le faux pas, inimaginable il fut un temps, a malheureusement franchi les limites du supportable. Cette saga se voulait être complémentaire, réunit sur deux Vol pour au final obtenir un seul et même film, hors ce n'est pas le cas, le dénouement que l'on pensait par avance culte tombe un peu à plat du coup. A mon grand dam.

Tequila

VERDICT:

 

©  Yggdrasil - 2004