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Livre d'Or
I, Robot
Etats-Unis (2004)
De
Alex Proyas
Avec
Will Smith, Alan Tudyk, Bridget Moynahan, Chi McBride
Scénario:
Jeff Vintar, Hillary Seitz, Akiva Goldsman d'après l'univers crée par Isaac Asimov
Musique:
Marco Beltrami
Genre:
Science-Fiction / Action
Durée: 2h00

L'histoire: L'enquête d'un inspecteur sur un meurtre pour lequel il soupçonne rapidement un robot pourtant soumis aux trois lois de la robotique...
Première Loi: Un robot ne peut porter atteinte à un être humain ni, restant passif, laisser cet être humain exposé au danger.
Deuxième loi Un robot doit obéir aux ordres donnés par les êtres humains, sauf si de tels ordres sont en contradiction avec la première loi.
Troisième loi Un robot doit protéger son existence dans la mesure où cette protection n'est pas en contradiction avec la première ou la deuxième loi.

"Suggéré par Isaac Asimov". Voilà ce qu'annonce le générique de début de I, Robot. Plutôt aisé d'en déduire qu'il ne s'agira nullement d'une adaptation respectant à la virgule près une ou plusieurs histoires d'Asimov. Non, I, Robot ne reprend en fait que l'univers d'Asimov, la représentation d'un monde peuplé de millions de robots, l'idée des trois lois de la robotique. Au sein de ce concept est adjoint un héros très très éloigné des héros asimoviens et une histoire policière " inédite ". Evitons donc les comparaisons hasardeuses entre littérature et film, I, Robot ne se voulant aucunement l'adaptation d'un roman en particulier, mais s'attachant simplement à réutiliser une base intéressante pour raconter une toute nouvelle histoire.

I, Robot se traduit rapidement comme la conjugaison du monde d'Alex Proyas et du monde de Will Smith. Mélange pour le moins incongru, j'en conviens, du moins à première vue.
Si Proyas semble convenir à l'élaboration d'une atmosphère proche de celle décrite par Asimov (rappelons-nous ses The Crow et Dark City, irréprochables sur la forme), pour Will Smith cela paraît beaucoup plus incertain, car fidèle à lui même, il décoche punchline sur punchline. On se retrouve donc avec un film très solide dans le fond, grave parfois, intelligent souvent, mais porté par un héros amateur de RnB (en cela les premières minutes font craindre le pire) et apportant sans cesse une touche d'humour qui dénote beaucoup dans l'ambiance générale. Et pourtant, cela fonctionne. Aussi étonnant que cela puisse paraître, Will Smith nous campe un Spooner impeccable, sobre, aussi à l'aise dans les scènes comiques, d'action que d'émotion et idéal dans l'atmosphère appliquée du film. La sauce prend parfaitement, et on se laisse glisser dans l'histoire, sereinement, aidé grandement par la mise en scène professionnelle et généreuse d'Alex Proyas.


Cependant, si la face sérieux/comique fonctionne, elle entache le film avec évidence d'un ton très "divertissement hollywoodien" influent. Ca n'enterre pas le film, certes, mais ça lui enlève ce qui aurait pu l'élever au rang de grand film de SF. I, Robot n'est pas et ne sera jamais un rival à la mesure d'un Blade Runner ou d'un Minority Report, malgré toutes les cartes qu'il avait en main. Faut-il s'en indigner ? Non. Le film reste efficace, les scènes d'action sont irréprochables. Cependant, on peut le regretter et se dire qu'il était envisageable de faire beaucoup mieux. Le postulat de départ, la proclamation des trois lois de la robotique, la représentation de la société régissant des millions de machines expose d'entrée de jeu un film riches en espérances. Et pourtant n'en ressort que du bon cinoche, plaisant (la scène avec les NS-4 et les NS-5 par exemple aurait pu devenir anthologique, riche en émotions, lourde de sens, et pourtant, n'en résulte qu'une scène "agréable").


Mais attention, si I, Robot se perçoit comme du divertissement, il sait éviter les erreurs du genre les plus insupportables. Les trois plus flagrantes étant l'absence de méchants manichéens, d'une idylle niaiseuse entre les deux héros et d'un nigaud au second plan pour la touche comique ridicule de rigueur. Au contraire, c'est un personnage de robot tout en finesse qui nous est dessiné comme personnage secondaire, tant et si bien qu'il n'est pas loin de voler la vedette à Will Smith dans quelques scènes essentielles qui savent contrebalancer la légèreté du personnage de Spooner. Rien que pour cela, I, Robot mérite notre estime. C'est tout l'opposé d'un Van Helsing par exemple. Du vrai divertissement oui, mais qui utilisent les bonnes armes et sait en écarter les mauvaises. De plus Proyas n'est pas Sommers (ni Pitof…) et ses scènes d'action en mettent plein la vue, notamment dans les dernières minutes.
C'est un mélange étonnant que ce Proyas-Smith, qui vivent en symbiose permanente et qui parviennent pourtant à rendre le tout très harmonieux. On peut en être satisfait dans cette période estivale très décevante car I, Robot a su se détacher dans le groupe de tête, mais sur le long terme, je ne crois guère en un avenir glorieux pour lui. Du bon cinéma, voire même du très bon cinéma pour les amateurs de divertissement avec humour et action sous un fond avisé, mais une déception tout de même pour ceux qui sentent que derrière ce sujet-là, derrière ses idées-là, derrière certaines scènes, certains détails sous-exploités, se cachait un très grand film.

Lyas

VERDICT:

 

 

 

©  Yggdrasil - 2004