JEUX

Tests
Aides de jeux
Dossiers
Fanfics
 

LIVRES

Auteurs
Oeuvres
Dossiers
 

MANGAS/ANIMES

Mangas
Japanimation
Dossiers
 

CINEMA/TELEVISION

Personnalités
Films
Séries TV
Dossiers
 

DIVERS

Staff
Liens
Forum
Livre d'Or

 

Développeur: Sony
Editeur: SCEA
Sortie Japon: Décembre 1999
Sortie USA: Juin 2000
Sortie Europe: Janvier 2001
Difficulté: Moyenne

Doté d'un titre pour le moins banal et ne portant pas l'étiquette " Square " sur sa jolie petite boîte, " Legend of Dragoon " eut également le malheur de sortir dans le même trimestre que de gros titres tels que " Chrono Cross " ou " Valkyrie Profile ".
Beaucoup de joueurs préférèrent alors investir dans des valeurs " sûres " estampillées " Square " ou " Enix " que dans un petit RPG Sony sensé rivaliser avec FF7 et ne sortant que bien après FF8.
Et il faut dire qu'on les comprend.
Le packaging n'est pas particulièrement attrayant, le héros n'est pas franchement charismatique et tous les détails qui nous parvenaient aux oreilles ne semblaient refléter qu'un jeu banal et sans âme.
Pourtant il serait une erreur de juger LOD trop hâtivement. Même s'il possède des lacunes indéniables et qu'il a bien du mal à rivaliser avec les plus grosses pointures du genre, LOD a également des qualités à revendre qui font de lui un RPG sur lequel il faut compter.


QUAND LA FANTASY REVIENT

 


Qui n'a pas déjà entendu maintes et maintes fois, pléthores de joueurs se plaindre de l'ambiance de nouveaux RPG qui penchaient plus sur une ambiance futuriste ou médiévo-technologique, plutôt que sur la Fantasy pure et dure, la VRAIE (ahah !) ambiance des RPG.
Pour ces joueurs bornés et frustrés, LOD saura donc peut-être les réconcilier avec un genre qui les aura depuis quelques années honteusement trahis, puisque LOD se déroule dans une ambiance médiévale fantastique avec tout ce qu'il faut pour contenter tout fan de Fantasy qui se respecte : dragons, princesses, châteaux, beaux princes… et tout ce qui va avec, y compris les milliards de clichés dont la Fantasy n'a toujours pas réussi à se défaire depuis quelques années.
Certains en seront donc sans doute ravis.
Pour ma part, au premier abord je pris cela pour une assez mauvaise nouvelle (pour les clichés donc, pour ceux qui ne suivent pas). Parce que si c'est pour revivre une enième fois les tracas d'une jolie princesse enlevée par de vils comploteurs et secourue par la suite par un beau prince blondinet sur son beau cheval blanc, hum, très peu pour moi.
C'est ainsi qu'on en arrive tout naturellement au scénario (quelle transition mes amis !).
Vous incarn
ez Dart, un jeune homme de 23 ans (tiens comme moi, mais la comparaison s'arrête là je précise…) revenant d'une quête longue de 5 ans, ayant pour but de retrouver le " Black Monster " (ils ont du le chercher longtemps ce nom imprégné de poésie), l'assassin de ses parents et de tous les habitants de son village natal. Alors âgé de 5 ans, Dart avait été recueilli par les villageois de Seles qui le prirent rapidement en affection. C'est ici qu'il fit la connaissance de Shana, de 5 ans sa cadette (c'est des fans du chiffre 5 apparemment :\), qu'il considéra très vite comme la sœur qu'il n'avait jamais eu. Mais à sa majorité, le souvenir du " Black Monster " refit surface et son désir de vengeance s'accrut encore. Il partit alors à sa recherche, mais n'en résulta que 5 ans de quêtes infructueuses. Maintenant de retour chez lui, il ne sait plus où chercher et les menaces de guerre omniprésentes ne font rien pour arranger les choses. Malheureusement pour Dart, les ennuis ne font que commencer : Seles est en flammes ! (Pas de bol quand même. Deux fois dans sa petite vie que son village se fait raser. Pour un peu j'arriverais presque à croire que les scénaristes n'ont aucune imagination). Arrivé sur les lieux, il découvre avec effroi que Shana, sa sœur de cœur (allez, pleurons tous ensemble) vient d'être emmenée dans la prison la mieux gardée de la contrée. N'écoutant que sa bravoure, Dart décide de la secourir. Il est tout seul, sans le moindre allié pour le soutenir et entre dans la prison la mieux gardée de tout le pays comme dans un moulin.
Y'a pas à dire, question scénar, LOD nous impressionne d'emblée… hum.

A ce niveau-là du jeu, je dois avouer que j'étais dans un état de consternation assez avancé (consternation doublée d'un grand sentiment de frustration voire de colère au souvenir du petit chèque que j'avais signé l'après-midi même pour me payer cette chose… 3615 Mylife) et je commençais nettement à douter d'un réhaussement potentiel de LOD au niveau histoire. Avec un héros aussi charismatique qu'un pois chiche déconfit et une histoire de demoiselle à sauver des griffes des gros vilains méchants, il faut admettre qu'on atteignait pas des sommets.

(C'est là que certains se disent : " mais qu'est-ce qu'il met 14 à un jeu qu'il peut pas saquer " (je vous connais, oui, oui, vous regardez la note d'abord, tsssss). J'y viens, j'y viens.)

J'étais à deux doigts de lancer le jeu à mon chien. Sans parler de la musique nauséabonde, mais bon, j'y reviendrais.
Mais ce n'était pas possible, ils n'avaient pas pu bosser autant de temps sur un jeu pour nous offrir un résultat aussi navrant. Non, non. Surtout que graphiquement, le jeu tenait pas mal la route avec notamment des cinématiques de toute beauté, rivalisant sans peine avec celles de Square (j'exagère à peine).

Et brutalement, le jeu change complètement de physionomie. A quoi peut donc être du un tel retournement de situation ? C'est en fait bien simple : nouveaux personnages, nouvelles villes, mode de combat qui s'enrichit d'une nouvelle option pour le moins séduisante.
Mais le plus important reste ce que j'avancais en premier : les personnages.
Au départ, ils sont au nombre de 2 : le pois chiche donc (Dart de son petit nom) et sa sœur Shana qui parvient à elle seule à montrer à quel point les nunuches peuvent régner en maîtresses dans le monde des RPG. Sans parler des scénaristes qui semblent avoir une vision quelque peu " vieillote " des hommes et des femmes avec une Shana ravie de faire le ménage et la cuisine, tandis que les hommes aiguisent leurs épées et vont fracasser du vilain. Mouais…
Ca débute mal donc.
Mais par la suite (on va dire 4-5 heures de jeu), arrive LE personnage du jeu. J'ai nommé Rose. Là, on se demande si c'est le même designer, ou même si c'est les mêmes scénaristes. Comment arriver à mettre le pire et meilleur dans le même jeu, de cette manière ? C'est ahurissant. Autant Dart est l'incarnation même du héros caricatural et insipide par excellence, autant Rose s'impose comme un perso secondaire d'une facture exceptionnelle, et je me risquerais même à avancer qu'il s'agit à mes yeux du meilleur perso féminin de RPG que j'ai pu " rencontrer " après la divine Lenneth.
Et plus on avance dans le jeu, plus le jeu prend cette tournure positive. Tous les compagnons de nos héros s'avèreront intéressants, chacun dans leurs domaines. Malheureusement, les deux qui resteront plats et creux de bout en bout seront les persos principaux : Dart et Shana. Cela reste le point le plus noir du jeu.
Mais cela n'enlève en rien la qualité des autres personnages qui ont leur importance dans le scénario, et pas des moindres.

Quant au scénario lui-même ? Décolle-t-il du désastre dans lequel il se plonge d'emblée ? Et bien oui. Porté par des personnages autrement plus intéressants, porté par des dialogues plus riches et beaucoup plus vivants, le joueur commence à se passionner par le destin de tous ces personnages.
Malheureusement, il faudra attendre près d'un CD pour que ceci survienne, et nombre de joueurs abandonneront avant d'en arriver là (je n'invente rien, je connais de nombreux exemples dans ce cas). Et c'est bien dommage, tant LOD sait se relever de sa médiocrité première et parvient même dans les deux derniers CD à atteindre une qualité scénaristique exceptionnelle par le biais notamment d'une Rose parfaite dans ce rôle de femme froide et mystérieuse ou encore de toutes ces anciennes légendes séculaires qui petit à petit se dévoilent sous nos yeux et nous plongent dans une histoire beaucoup plus vaste qu'elle n'en a l'air au prime abord.
Il est malheureux que le départ sois si désastreux. Ce n'est que par le biais d'une foison de spoilers que je pourrais parvenir à montrer la qualité d'un tel scénario et c'est malheureusement une chose que je ne puis faire ici…

Il faut s'y essayer pour comprendre, mais une fois passé l'obstacle des premières heures c'est un scénario inattendu qui s'offre à nos yeux, accompagné de personnages mémorables (mais pas Dart et Shana je le rappelle…)


DES COMBATS DYNAMIQUES

 

On en arrive tout naturellement au système de combat, le deuxième point majeur d'un RPG.
Au premier abord, les combats restent particulièrement basiques. On attaque, on se défend, on tripatouille dans son sac pour en sortir un petit objet ou on fuit. En soit, pas grand chose à faire, et une originalité peu présente.
Cependant, deux choses primordiales à noter : premièrement les attaques ne sont pas si banales que cela. Lorsqu'un combattant se rue sur son adversaire (exception faite de Shana, qui en plus d'être une nouille de première ne sait absolument pas se battre) le joueur se doit d'exécuter une séquence d'appuis sur la touche X à la manière du Renzokuken de Squall (mais en beaucoup plus compliqué heureusement). D'une Addition (c'est le nom donné à un enchaînement) à l'autre, le nombre de coups à faire variera, de même que le temps séparant chaque appui sur la touche X. Un minimum d'entraînement sera donc indispensable pour s'habituer à chaque nouvelle Addition apprise, apprentissage s'effectuant par le biais des montées de niveaux. Mais cela sert également un autre but. Plus vous réussissez vos Additions, et plus vous accumulez de Spirit Points, points qui une fois suffisants, vous permettront (c'est là que j'en arrive au deuxième critère que je citais plus haut) de vous transformer en Dragoon, un guerrier beaucoup plus puissant, possédant de surcroît des magies parfois dévastatrices.
C'est ainsi qu'on se retrouve avec des combats peut-être peu esthétiques, mais qui ont le mérite d'être dynamiques, ce qui change de la majorité des RPG.

Malheureusement, les défauts sont également présents. Et le plus important reste à mes yeux, la difficulté outrancière de faire du level up. En fait, les boss font un nombre de points d'expérience démesuré en rapport à ceux obtenus lors des combats aléatoires. Ainsi, vous monterez de niveau surtout grâce aux boss et pourrez difficilement faire évoluer vos personnages à votre guise à moins de passer deux heures à tourner en rond pour gagner un ridicule petit niveau. Et ce problème vous sautera indéniablement aux yeux, lors de certains affrontements réellement terrifiants (qui ne se souvient pas de Lenus ?) .
Donc bien sûr si vous n'êtes pas un adepte du level-up, ce défaut vous paraîtra sans doute dérisoire, mais pour les mordus qui souhaitent gonfler leurs persos comme ils le veulent, ce sera une déception non négligeable.
Un autre défaut et pas des moindres, la magie aura une place… étrange. Vous ne pouvez vous en servir qu'en tant que Dragoon et vu votre nombre de MP, cela arrivera fort rarement. Sinon ce sera par le biais des objets (limités à 32 dans votre sac) que vous pourrez faire de plus grosses attaques ou vous soigner. Etrange et parfois très frustrant.
Sinon une dernière petite remarque qui ne gênera peut-être pas tout le monde mais qui m'aura fortement énervé : les persos féminins sont tout simplement risibles en combat en regard des hommes. Et vu que j'ai une certaine tendance à aimer avoir des demoiselles dans mon équipe (ben oui, tant qu'à faire…) la difficulté de certains passages m'obligeait à me résoudre à prendre une grosse brute plutôt qu'une magnifique Rose. Non mais vraiment…

Bref, un système de combat non dénué de défauts mais qui aura l'immense mérite d'être dynamique et de ne pas lasser le joueur. Un point qui me semble loin d'être négligeable.

Sinon, reste tout de même un point qui me semble majeur : les musiques. Et là, autant être honnête : le constat est très négatif. Toutes les musiques ne sont pas à jeter à la benne du coin, mais elles restent fort peu nombreuses. En fait la majorité des thèmes laissent le joueur indifférent, sauf un certain nombre qui donnerait des crises d'apoplexie même au moins exigeant des mélomanes. Vous voulez un bon exemple ? Ecouter donc le thème de combat principal du jeu, et vous verrez ce qu'est une horreur musicale. Le plus agaçant là-dedans, c'est qu'il existe un autre thème de combat dans le jeu. On l'entend beaucoup moins souvent et il est… dix fois mieux. Si seulement ils avaient pu inverser les proportions, le constat ne serait pas si amer…

Au final, on se retrouve avec un RPG au système de combat bourré de qualité (sans pour autant atteindre les sommets d'un FF, Valkyrie ou Grandia), un scénario enchanteur malgré un début moribond des graphismes de qualité (notamment au niveau des décors et des cinématiques, mais beaucoup moins dans les combats) et une bande-son déplorable.
Bref, LOD n'est pas un chef d'œuvre, c'est une évidence, mais il est loin, mais alors très très loin d'être un mauvais jeu. Il mérite réellement qu'on s'y attarde et ce, beaucoup plus que les 3 petites heures que beaucoup de joueurs lui accordent tristement.

Lyas

GRAPHISMES: 15/20
Les cinématiques sont somptueuses et les décors enchanteurs, mais la modélisation des personnages et les combats laissent franchement à désirer. Très inégal.

PERSONNAGES: 14/20
Un méchant charismatique et des persos secondaires impressionnants... mais deux héros risibles.

SCENARIO: 15/20
Inégal est décidément le maître mot de LOD. Un premier CD détestable mais le tout s'améliore grandement par la suite pour offrir deux derniers CD passionnants.

SYSTEME DE JEU: 16/20
Des combats classiques, mais très dynamiques. L'ennui n'est pas de la partie et c'est un atout non négligeable.

BANDE-SON: 8/20
Certains thèmes sont corrects, mais pour la majorité c'est plutôt le mot "horreur" qui me viendrait à l'esprit. Le thème de combats est un excellent exemple.

DUREE DE VIE: 15/20
Il faudra compter environ 50 heures pour en venir à bout.

VERDICT:
Tout le monde sera d'accord pour reconnaître à LOD beaucoup de défauts dans tous les compartiments du jeu. Mais seule la mauvaise foi saurait empêcher de lui reconnaître également pléthores de qualités qui obligent tout un chacun à s'y essayer.



 


 

 

 

 

©  Yggdrasil - 2003