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Développeur: Square
Editeur: Square
Date de sortie Japon: Mars 2002
Date de sortie USA: Octobre 2002
Date de sortie Europe: Novembre 2002
Difficulté: Moyenne

Je ne vous apprendrais sûrement rien en annoncant que Kingdom Hearts est le fruit du travail de deux géants naviguant d'habitude vers des horizons bien différents: Squaresoft et Disney. Le résultat est un Action-RPG qui aura fait parler de lui des mois durant et nombre de joueurs attendaient ce jeu avec impatience.
Il faut admettre qu'imaginer une histoire où se croiseront personnages de Square et personnages de Disney était une idée alléchante. Mais comment parvenir à lier deux univers aussi distincts que ceux-là? Autant Disney garde une dimension assez enfantine, autant Square (du moins dans les jeux que Kingdom Hearts représente) développe des mondes beaucoup plus adultes.
Difficiles de mêler les deux sans occasionner quelques bosses (au mieux) dans l'un ou l'autre de ces univers.
Comment Kingdom Hearts parvient-il à s'en sortir?

MIX SQUARE-DISNEY REUSSI?

La réponse est simple et incisive: l'un des deux univers prend largement le pas sur l'autre en reléguant le second en simples anecdotes disséminées de ci de là dans le jeu.
Et oui, désolé pour les fans de Final Fantasy, mais Kingdom Hearts se présente plus comme un jeu 95% Disney - 5% Square, que le 50-50 que tant de gens espéraient (au niveau de l'univers et de l'ambiance j'entends).
Est-ce un mal? Est-ce un bien? Chacun sa manière de percevoir la chose. Mais il est évident qu'un fan de FF, n'ayant guère d'atomes crochus avec Bambi et ses amis sera loin d'être l'adepte numéro 1 de Kingdom Hearts.

Prenons l'histoire déjà, qui nous montre d'emblée dans quel genre d'ambiance le joueur va s'aventurer. Le début n'a rien de franchement original: vous incarnez Sora, un jeune ado passant le plus clair de son temps avec deux de ses amis: Riku (un seul K, c'est un garçon ;)) et Kairi (une jeune demoiselle).
Leur rêve commun est de parcourir le monde, de partir de cette île peu propice aux grands évènements, pour voir des horizons nouveaux et vivre de grandes aventures. Ils fabriquent donc leur radeau, préparent les provisions, mais rien ne va se passer comme prévu (forcément).
Après une terrible tempête, une porte s'ouvre dans ce monde paisible et des créatures étranges et menacantes pénètrent sur l'île: des "sans coeur". Kari et Riku disparaissent et Sora part à leur recherche.
Après un affrontement finalement victorieux contre une créature gigantesque maître des "sans coeur", Sora se retrouve projeté dans un monde inconnu, avec en main une arme étrange, la Keyblade.

Dépositaire de ce curieux objet, il devient une sorte d'élu chargé de protéger différents mondes des "sans coeur".Car les mondes disparaissent un à un, les peuples se meurent, et les "sans coeur" se propagent.
Aidé, très rapidement par Donald et Dingo (ai-je besoin de les présenter?) partis au secours de leur roi Mickey (comment une telle nouille est devenu monarque au fait? O_o) Sora va apprendre petit à petit le rôle qui lui ait alloué, grâce notamment à un certain Leon qu'il croisera très tôt dans le jeu dans la ville de Traverse.
Son rôle est en fait très simple: empêcher les mondes de disparaître, c'est à dire devancer les "sans coeur", trouver la serrure de chaque monde avant eux et la sceller par le biais de sa Keyblade, qui en plus d'être une arme est une clé (oui je sais, l'anglais n'a aucun secret pour moi).

Bref, le jeu va donc consister à passer d'un monde à l'autre, à résoudre des énigmes dans ceux-ci, affronter des ennemis en grand nombre, des boss également bien sûr, discuter parfois, pour finir par sceller la serrure.Une fois cela fait, il faudra passer au monde suivant.Cela peut paraître répétitif de prime abord, mais une fois le jeu en main, il n'en est rien. Les mondes sont tous différents les uns des autres, et les énigmes sont suffisamment variées pour ne jamais faire sombrer le joueur dans l'ennui.
Comme le veut la logique, vous aurez sans cesse divers objectifs à atteindre. Seulement, les indications données pour les réaliser seront souvent très sommaires. Il faudra donc bien souvent s'y reprendre à plusieurs fois avant de comprendre la manière de faire telle ou telle action. Et les bloquages ne seront pas rares (je pense notamment au monde de Tarzan...). Mais les énigmes sont rarement tordues et on trouve son chemin suffisamment rapidement pour ne pas vivre le moment du "jettage de manettes", la diversité des mondes n'étant pas étranger à cela d'ailleurs.

Ces mondes parlons-en. Comme je le disais en début de test, l'ambiance lorgne plutôt du côté Disney. Donc ne vous attendez pas à vous balader dans une école militaire à manger des bretzels ou à vous aventurer dans des réacteurs nucléaires avec des robots aux trousses, il s'agira plutôt de cotôyer Tarzan, Pinocchio ou la Belle et la Bête. Vous voilà prévenus.

DES PERSOS FF IMPRESSIONNANTS, MAIS...

Le côté Final Fantasy, se retrouvera par les apparitions de certains protagonistes tels que Tidus, Youfie ou encore Cid Highwind. Mais ces (très?) rares apparitions auront au moins le mérite d'être réussies, la palme revenant sans conteste à Squall et Cloud qui font largement honneur (et même beaucoup plus) aux personnages que l'on avait pu découvrir dans FFVII et FFVIII. Ils restent fidèles à eux-mêmes mais on sent des personnages plus mûrs qui ont vécu et leurs dialogues sont à la hauteur de nos espérances (enfin si on peut parler de dialogues pour des orateurs tels que ces deux-là). Et n'oublions pas leurs designs retravaillés remarquables de Nomura.

Seulement tout ceci risque évidemment d'en décevoir plus d'un. Les personnages de FF sont rarement présents et font plus objets de décoration qu'autre chose. Ils ne sont pas jouables et disparaissent aussi vites qu'ils ont apparu exception faite de Squall qui garde un rôle un tout petit peu plus important que les autres. Mais en comparaison des persos de Disney tout ceci reste bien anecdotique.

DE L'ACTION-RPG BIEN BOURRIN COMME ON AIME

La patte de Square se voit à travers le système de jeu.C'est un Action-RPG et c'est là que le savoir-faire de Square se dévoile. Simple mais efficace.

Les combats sont bien évidemment en temps réel, ce qui leur confère un certain côté "bourrin" qui ne plaira pas à tout le monde, à cause notamment d'une caméra qui ne suit pas toujours à la perfection l'action tant celle-ci est dotée d'un rythme effrené. Mais cela ne gêne pas réellement le déroulement du jeu, grâce au système de "lock" affilié au bouton R1 qui permet de recadrer instantanément l'angle de vue, mais certains joueurs auront certainement à redire à ce sujet.
Chaque adversaire vaincu apportera son lot de points d'expérience, puis de gains de niveaux qui apporteront augmentation de caractéristiques puis gains de nouvelles compétences, comme on en a l'habitude dans tout RPG. Seulement petit détail: la façon de progresser diffèrera (un peu) selon le choix de début de partie.

Il y a trois attributs à prendre en considération: l'épée, le bouclier et le sceptre. Pour les non habitués ou les gens pas très futés, voyez par là, les attributs de l'attaque, de la défense et de la magie. Vous devez en choisir un et en refusez un, ce qui implique que le premier sera mis en avant et le second sera déprécié durant le jeu. Aussi, par exemple, si vous choisissez l'épée en premier et le sceptre en second, cela signifie que vous commencerez avec plus de points d'attaque et moins de MP, et que vous apprendrez plus rapidement les compétences d'attaque, mais moins rapidement les magies.
Les compétences s'activent dans le menu grâce aux PC à votre disposition. Ainsi, vous ne pourrez pas utiliser toutes les compétences en même temps, il faudra faire un choix (judicieux si possible).

Ces compétences sont très variables. Ca peut-être de la simple roulade (indispensable), à l'augmentation des soins et argent acquis en passant par des gains de MP quand vous vous faites toucher.

Il ne faudra pas oublier de s'occuper de Dingo et Donald, qui bien qu'étant contrôlés par l'ordinateur seront bien souvent d'une utilité capitale, notamment contre les boss.

Pour la gestion de l'équipement, rien de particulier est à noter, si ce n'est peut-être, le magasin des moogles qui pourront vous construire divers objets en échange de divers matériaux que vous pourrez récupérer dans vos affrontements contre vos adversaires. Cette quête d'objets étant d'ailleurs parfois une véritable épreuve de force. Certains objets capitaux sont à ranger dans la catégorie "rares". Entendez par là que même avec les compétences "chance" acquises, il vous faudra de longs moments pour obtenir les objets voulus (par longs moments, je veux dire quelques heures (sans exagération) à tourner en rond à faire des combats). Il ne s'agit pas de la première qualité de Kingdom Hearts, cela est évident.

IKARUGA AVANT L'HEURE

Pendant que nous sommes dans les défauts, parlons de ce... ce truc, faisant office de phases de shoot'em up dans l'espace. Quelle est donc cette aberration, cette ineptie? Qu'est-ce qui leur est passé par la tête pour nous pondre une idée aussi ridicule doublée de surcroit d'une réussite tout bonnement inexistante? C'est laid, injouable, sans le moindre intérêt ludique et ne s'inscrit pas du tout dans l'ambiance du titre. Du pur n'importe quoi.

En fait, pour passer de monde en monde, vous serez au commande d'un vaisseau Gummi (déjà avec le nom, ça commencait mal) et pendant une poignée de minutes vous devrez vous frayer un chemin entre des vaisseaux ennemis (ils sortent d'où d'ailleurs? O_o), astéroides et obstacles hideux pour arriver à bon port. Graphiquement, c'est à mourir de rire, la difficulté est inexistante (pour preuve, avec le vaisseau de base vous pouvez faire l'intégralité du jeu sans perdre une seule fois) et la jouabilité détestable, il est impossible de viser correctement. Bref, c'est la ringardise incarnée.

Mais ce n'est pas tout. Le pire reste le fait que passer un certain moment du jeu vous aurez la possibilité de customiser votre vaisseau. Pendant les phases de shoot, vous pourrez parfois récupérer des plans, et en les suivant vous pourrez construire un vaisseau plus puissant. Mais quel intérêt de passer des heures à construire un vaisseau, qui de un ne sert à rien puisque le vaisseau de base suffit, et de deux, ne nous servira que dans ses phases de shoot ineptes qui se raréfient plus vous avancez dans le jeu?
Je ne comprend toujours pas ce qui leur est passé par la tête.

Mais le plus agaçant est lorsque vous passer vingt minutes à comprendre comment atteindre un coffre et qu'une fois cela fait, vous découvrez que ce coffre contient une partie pour le vaisseau. Au secours...

Cela n'est pas trop grave pour le jeu, puisque ses phases se raréfient avec le temps, mais un tel ratage se devait d'être notifié.

SCENAR BANAL MAIS PLAISANT

Un autre point que beaucoup ne manqueraient sans doute pas de critiquer: le scénario. On est loin, mais alors très loin d'un scénario de RPG habituel. Mais je me permet tout de même de rappeler qu'il s'agit d'un Action-RPG, donc inutile de faire des comparaisons futiles et stupides n'ayant aucun sens. C'est incomparable.

Par contre, si l'on compare aux scénarios de Action-RPG, le bilan devient extrèmement positif. Que ce soit vis à vis d'un Zelda, Seiken, Terranigma ou que sais-je encore, KH peut s'ennorgueillir de posséder un scénar tout à fait respectable.
Cela reste très classique, avec des rebondissements attendus, mais cela fonctionne, surtout lorsque tout ceci se déroule dans une ambiance Disney magnifiquement orchestrée, et cela me semble être le principal.

A cela s'ajoute la bande-son, signée Yôko Shimomura s'il vous plait (si vous connaissez pas, je vous pardonne, je m'y connais pas des masses non plus, mais j'en connais un qui aurait sans doute le pardon moins facile...). Et même si elle est extrèmement loin de la qualité faramineuse qu'elle nous avait offerte dans Parasite Eve, force est de constater que la qualité est au rendez-vous. Tout colle parfaitement aux lieux, ambiances et même si je n'ai jamais été au point de poser ma manette pour écouter avec béatitude les musiques de Yôko, le talent est indiscutablement là.

Au niveau du son, n'oublions pas que les dialogues sont doublés. Et à ce niveau, il faut admettre que pour une fois on a le droit à une version française de qualité (en tout cas bien supérieure à la moyenne). Toutes les voix ne sont pas fameuses, mais l'impression générale est positive. Sans compter que pour les persos de Disney, on retrouve bon nombre de voix d'origine comme par exemple pour Tigrou et Donald, toujours aussi excellents (Tigrou restant le seul point positif du monde de Winnie, qui est le seul monde réellement détestable à mes yeux). Du côté de Square, les voix sonnent juste, même si Aeris aurait sans doute gagné à avoir une voix un peu moins niaise...

Kingdom Hearts s'est donc fait attendre, mais cette fois l'attente ne fut pas vaine. Ce n'est pas le jeu ultime de ce début de siècle, mais c'est un Action-RPG efficace qui transpire un grand savoir-faire de Square. Cependant il s'adresse aux aficionados de Disney. L'ambiance lorgne de ce côté-ci, plutôt que chez Square, le scénar reste très simple avec des persos classiques et même si certains évenements sont du plus bel effet, ce n'est pas par le scénario que KH impressionne. KH c'est avant tout un Action-RPG Square bourré d'énigmes et de combats bourrins dans un univers Disney... on aime ou on aime pas. Vous savez ce qu'il vous reste à faire...

Lyas

 



GRAPHISMES: 17/20
Comme bien souvent quand Square est derrière un jeu: techniquement c'est de la haute qualité. Décors variés totalement en accord avec les mondes sensés être représentés, designs de toute beauté (les nouveaux Squall et Cloud continuent de me fasciner), cinématiques grandioses... bref, rien à redire.

SCENARIO: 14/20
Ce n'est pas le scénar de l'année c'est sûr, mais c'est un Action-RPG, il ne fallait guère s'attendre à mieux. Mais on retiendra tout de même l'utilisation réussie des personnages de Square et de Disney, ainsi que leurs dialogues de bonne facture, parfois empreints d'un peu d'humour.

PERSONNAGES: 15/20
Beaucoup de personnages Disney et Square déjà connus du joueur et fidèles aux persos originaux. On ne pourra cependant s'empêcher de se dire pourquoi tel ou tel autre perso n'est pas de la partie... On ne pouvait pas tous les mettre malheureusement. Mais la plus grosse déception vient certainement des persos originaux tels Sora ou Riku qui semblent un brin trop classiques et se voient complètement eclipsés lorsqu'un Squall ou un Cloud entre en scène...

SYSTEME DE JEU: 16/20
Combats en temps réel, équipement modifiable, système d'expérience, compétences qui évoluent en cours de partie, bref rien de spécialement original, mais suffisamment riche et efficace pour en faire un excellent système de combat qui conviendra à tout le monde.

BANDE-SON: 15/20
L'OST de Parasite Eve restera son titre de gloire, mais sur KH, Shimomura réalise tout de même une très belle composition. Ajoutons à cela l'excellent thème de Danny Elfman sur le monde tiré de "L'Etrange Noël de Mr.Jack" et un magnifique "One Winged Angel" revisité, et on se retrouve avec une ambiance sonore difficilement criticable. Surtout lorsque le doublage français suit de très belle manière.

QUETES ANNEXES: 14/20
Pas mal de petites choses annexes à faire, même si le monde de Winnie s'avère être au final un monde plus ennuyeux qu'autre chose et que l'habitude de Square de nous offrir des boss bonus intuables et ne rapportant rien commence sérieusement à lasser...

DUREE DE VIE: 15/20
Pour un Action-RPG la durée de vie est excellente. KH est sans doute plus court qu'un pur RPG, mais avec ses deux niveaux de difficulté et ses quêtes annexes, KH se défend particulièrement bien.

VERDICT:
Malgré quelques petites déceptions (comme une présence de persos Square pour le moins limitée) Kingdom Hearts s'impose comme un Action-RPG de haute qualité qui n'aura guère de mal à s'imposer dans les valeurs sûres de la console. Néanmoins, il reste un titre à déconseiller fortement aux allergiques à Disney...

 

 

 

©  Yggdrasil - 2003